Mémoires ingénieur Cnam Liban

Mémoires ingénieur en Informatique du CNAM Liban - ISSAE

Quelques recommandations pour votre mémoire d'ingénieur en informatique à l'ISSAE Cnam Liban

Pascal Fares et Michel Scholl
Département informatique ISSAE - Cnam Liban

1) Introduction

Le mémoire en Informatique CNAM sanctionne une année environ de travail sur un sujet précis réalisé en entreprise en général, dans un laboratoire de recherche plus rarement. Il est la dernière étape avant la délivrance du diplôme d’ingénieur. Le document associé à ce travail est accompagné d’une soutenance orale devant un jury composée de trois temps : présentation par le/la candidat(e) d’une durée de 40 minutes (démonstration éventuelle incluse), suivie de réponses aux questions des membres du jury (40 à 60 mn) et terminée par une délibération du jury. Le jury juge le fond du travail, le contenu du document et la présentation orale, ainsi que les réponses aux questions. La délibération permet de mieux restituer ce travail dans le contexte de l’entreprise, les perspectives de carrière du futur ingénieur dans l’entreprise. Le jury juge notamment de la solidité technique de l’ingénieur, de son potentiel, de sa faculté d’adaptation et d’évolution et de ses talents de communication. Ce dernier point est très important tant à l’écrit qu’à l’oral. L’objectif de ce document est double : Mieux préciser l’esprit, les objectifs et la rédaction du mémoire (section 2), donner des recommandations précises quant aux relations entre le futur ingénieur, son tuteur et l’entreprise tout au cours de la préparation.

2) L’esprit, les objectifs du mémoire informatique et la rédaction du document final

Il est difficile de donner une définition précise de la contribution exacte attendue du futur ingénieur. Celle-ci dépend tellement de l’entreprise, de l’environnement de travail, du type d’emploi et du sujet abordé. Dans certains cas, l’essentiel de la contribution sera le développement de code, dans d’autres ce sera de l’intégration d’outils existants, dans d’autres cas ce sera la conception qui primera ou la coordination entre plusieurs activités. Dans la plupart des cas le travail effectué est un mélange des quatre. On ne peut ici que dégager des points communs. Dans tous les cas le sujet correspond au travail à plein temps dans l’entreprise. Il est hors de question d’espérer de réaliser un mémoire sur un sujet donné par le tuteur et réalisé le soir, le week end ou au cours d’un congé d’un mois. Dans tous les cas on attend que vous fassiez un travail demandant une certaine initiative et une certaine autonomie. Dans certains cas il demandera le choix de solutions nouvelles. Il demandera toujours de la réflexion. Il nécessitera d’aller voir ailleurs ce qui se fait sur le sujet. Ce dernier point doit apparaître très clairement dans le compte-rendu que vous ferez de votre travail à l’écrit, sous forme d’un chapitre du mémoire souvent appelé « état de l’art ». Le document dont la taille dépend très fortement du sujet et du contexte et ne doit pas forcément dépasser 100 pages, ne doit surtout pas ressembler à une documentation technique : ne pas hésiter à mettre en annexe les éléments complémentaires comme le code de programmes. L’état de l’art s’écarte un peu de la réalité vécue dans l’entreprise en retraçant ce qui se fait dans d’autres entreprises, et /ou en étudiant plus à fond quelques techniques centrales ou connexes au sujet. Il s’appuie sur une bibliographie la plus large possible. Comme pour le probatoire qui prépare le mémoire, des qualités de synthèse et de rigueur sont attendues. Il est important de se rappeler que le/la candidat(e) doit maitriser la matière qu’il/elle présente et qu’il/elle se réferre à la liste bibliographique pour tous les points qu’il/elle ne maitrise pas ou n’a pas eu le temps d’approfondir. Il est important que cette liste bibliographique soit étoffée et montre une certaine envergure et réflexion de la part de l’ingénieur au delà de son travail précis. Pour l’esprit et la forme de la bibliographie, se reporter au document de recommandations pour l’examen probatoire 1. Comme pour le probatoire, il faut éviter de se disperser ; il faut au contraire se concentrer sur peu de points traités en profondeur. Comme pour le probatoire un soin très particulier doit être apporté à la construction et au développement du document. En particulier c’est en rédigeant une section qu’on se rend compte qu’elle nécessite une autre section en préalable, des définitions précises, etc. Comme pour le probatoire, il est souhaitable lors de la présentation orale de ne pas reproduire tel quel le contenu du document écrit mais se réserver une petite partie pour des éclairages nouveaux : démonstration, aperçu de la concurrence, produits annexes, perspectives associées, etc. Enfin comme pour le probatoire1, l’introduction (3 à 5 pages) est une synthèse qui comporte trois parties : la première situe le contexte du travail dans le cadre de la société et insiste sur les défis, difficultés, problèmes rencontrés justifiant et motivant un investissement correspondant à la contribution de l’ingénieur.

La deuxième partie dégage très précisément la contribution au cours de ce travail : le lecteur doit pouvoir quantifier et évaluer la portée du travail à la lecture de cette partie qui doit indiquer précisément qui a fait quoi dans le travail généralement d’équipe : éviter les « on » et « nous ». Employer la première personne. Enfin la troisième partie introduit en détail le plan du document en justifiant la nécessité de chaque chapitre et en montrant le contenu des chapitres. Se rappeler qu’elle aide le lecteur a aller directement au chapitre qui l’intéresse. Enfin ne pas oublier dans la rédaction de chaque chapitre, section d’introduire ce que vous allez traiter et de faire le lien avec ce qui a déjà été étudié ou sera étudié plus loin.

3) Relations entre le tuteur, l’entreprise et le futur ingénieur

L’aide que vous obtiendrez dans votre travail et pour la rédaction du document dépend également du contexte et en particulier de votre tuteur au CNAM. Essayez en fonction du contexte de préciser cela au début du mémoire. Certains tuteurs sont très présents tout au long du mémoire. Mais en général votre tuteur ne vous encadrera pas. Il sera vigilant tout au long du mémoire pour s’assurer du bon déroulement et du succès dans un délai raisonnable. Il est là pour vous aider si vous rencontrez des difficultés majeures, et pour éventuellement rencontrer avec vous le ou les responsables dans l’entreprise. La relation avec le tuteur comporte deux temps forts.

3.1) Démarrage du travail.

Une fois que le tuteur a accepté de vous encadrer, la première étape consiste à définir précisément le sujet du mémoire. Cette étape se concrétise par des allers-retour écrits entre le futur ingénieur et son tuteur. Celui-là commence par définir son sujet en quelques lignes et finit par produire un document précis de quelques pages qui ressemble fortement à l’introduction du futur mémoire (voir section 2), document sur lequel les 3 partenaires sont d’accord (tuteur, auditeur, entreprise).

3.2) Rédaction du mémoire

Au cours des mois que durera le travail, l’auditeur aura avec le tuteur des contacts plus ou moins fréquents et plus ou moins techniques qui dépendront fortement de la disponibilité du tuteur, de son expertise sur le sujet, de la disponibilité de l’auditeur, du contexte dans l’entreprise. Il est souhaitable que le futur mémoire soit écrit au fur et à mesure du travail accompli. Cependant dans la moitié des cas ceci n’est pas réalisable. Trois mois au plus tard avant la soutenance, il est impératif que l’auditeur prenne contact avec son tuteur et démarre très activement la rédaction. Il envoie au tuteur au fur et à mesure de sa rédaction le document qui se construit petit à petit grâce au feedback du tuteur. Eviter de fournir brutalement un document complet en espérant faire une présentation finale orale devant un jury rapidement. Le tuteur peut vous demander de restructurer complètement votre document, il peut vous demander un travail complémentaire et surtout il n’est probablement pas disponible pour vous donner un feedback dans la semaine sur un document de 150 pages ! Il est donc préférable de faire cette rédaction en rapport étroit avec votre tuteur, en sachant qu’elle prendra beaucoup de temps ne serait-ce qu’à cause des allers-retour entre votre tuteur et vous. Dans la plupart des cas, le futur ingénieur est encadré dans l’entreprise et aidé au sein de sa structure de travail pour la rédaction. Ne pas oublier qu’un délai supplémentaire est nécessaire pour la lecture du document par les autres membres du jury de soutenance (et notamment le président) qui peuvent demander une modification. Le choix des membres du jury est important. Deux membres au moins doivent être extérieurs au CNAM. Il s’agit en général d’au moins un membre qui a participé et/ou supervisé le travail du mémoire. Mais ce peut être également un membre extérieur à l’unité où s’est déroulé le travail, à qui l’on a envie de faire connaître le travail et/ou l’ingénieur ne serait-ce que pour des raisons de mobilité, voire d’embauche.

1 P. Fares et M. Scholl, L’examen probatoire en Informatique au CNAM Liban, document interne, 1/11/03.

Popular posts from this blog

Cloud and IT challenges

Mentor, coach, tuteur, parrain quelles différences

Empaquetage et déploiement avec Spring Boot