Oral Probatoire
L'oral probatoire, Informatique Liban, Synthèse et rigueur.
Information et Communication pour ingénieurs informatique
Quelques recommandations Pascal Fares et Michel Scholl
Département informatique Cnam Liban
Introduction
Il est difficile de définir un format précis pour l’examen probatoire en Informatique parce que le document et la présentation orale vont bien entendu dépendre fortement du sujet du probatoire. On ne peut pas traiter l’EAI de la même façon que la cryptographie. On peut cependant dégager un certain nombre de qualités attendues et donner des recommandations générales. C’est l’objectif de ce document qui a été rédigé suite à l’expérience acquise à partir des erreurs les plus fréquentes de la part des auditeurs/trices qui passent cet examen à Beyrouth. Ce document. est un complément au cours de communication . Après avoir essayé de définir l’esprit de cet examen (section 1), on donnera des recommandations précises pour l’organisation de la préparation et la rédaction du document (section 2). L’écriture de l’introduction est essentielle : c’est une synthèse du document. On donnera des indications sur sa structure en section 3. La section 4 donne quelques indications sur la présentation orale. Enfin en section 5, on définit le format de la bibliographie.L’esprit de l’examen probatoire en informatique au Cnam Liban
On vous donne un sujet dans un domaine que vous ne maitrisez pas du tout ou incomplètement. On n’attend pas de vous une expertise complète sur ce sujet en 6 semaines. On espère que vous avez vu l’essentiel du domaine, les défis qui se posent actuellement . Pour bien comprendre l’esprit, supposez que votre document écrit et votre présentation permettent au lecteur et/ou à la personne qui vous écoute de prendre une décision opérationnelle rapide dans l’entreprise. Il s’agit donc d’une synthèse. Tout sujet apparaît extrêmement vaste. On a toujours tendance à vouloir traiter-mal- un trop grand nombre de points. Il faut, au contraire, après une approche en largeur se concentrer le plus possible sur un ou deux points importants particuliers et constamment pointer dans le texte vers des sources bibliographiques précises qui traitent soit une question que vous ne maitrisez pas ou n’avez pas eu le temps d’aborder ou encore qui traitent plus à fond un point développé dans le texte. Lors de la réponse aux questions il est préférable de dire que vous n’avez pas d’élément de réponse que de partir dans une discussion qui montre que vous ne maitrisez pas le sujet. La bilbliographie en fin de document a deux objectifs : d’une part elle traite en détail et de façon plus experte un point particulier, d’autre part elle permet de ne pas refaire dans le texte ce qui existe déjà et est bien compris. On revient en section 5 sur la présentation de la bibliographie. Votre document est donc une valeur ajoutée construite à partir de sources d’information existantes. C’est là votre contribution toujours sur des sujets en pleine évolution qui ne peuvent être complètement étudiés dans une source d’information précise (site Web ou livre). S’appuyer sur un livre est un piège. On a envie de suivre le plan du livre et de récupérer une bonne partie du contenu ; Bien au contraire une référence à un livre doit être utile pour la définition et l’étude d’un point technique précis. Un appui constant sur des sources d’information vous permettront de dégager de la place dans votre document pour traiter d’un ou plusieurs points techniques, le plus rigoureusement et le plus concrètement possibles, points qui vous semblent fondamentaux pour le présent et l’avenir.2) Organisation de la préparation du probatoire et rédaction du document
Que l’on vous donne ou non une ou quelques références initiales, la première partie de votre temps doit être consacrée à une recherche bibliographique qui vous permette de découvrir le domaine et de décider dans les grandes lignes du contenu du probatoire. Il est fondamental de chercher des références anglo-saxonnes. Une recherche purement francophone vous fera passer à coté d’informations essentielles dans la plupart des sujets. Il est également fondamental de se tourner vers la communauté de recherche et de regarder et pointer sur des articles de recherche. C’est d’ailleurs dans ces articles qu’on trouve le plus facilement de la bibliographie pertinente. Les membres du jury sont sensibles à ces aspects. A l’issue de cette phase initiale de recherche de sources pour laquelle il ne faut pas passer trop de temps, vous faites un plan et joignez la liste biblio correspondant à vos recherches. Attention à ce que la bibliographie soit très récente. Prenons l’exemple d’un sujet sur les bases de données objet qui ne comporte que des sources d’avant 1993. Ces sources montrent une technologie d’avenir encore immature au plan de l’efficacité. Qu’en est-il dix ans après ? La techno est éprouvée et mûre mais le marché s’est rétréci. En revanche la technologie objet-relationnel est encore d’actualité ne serait-ce qu’au travers de SQL3 et tous les éditeurs de logiciel bases de données relationnelles offrent des fonctions objet. Si vous vous appuyez sur des références d’avant 1993 vous passez à coté du sujet. Votre enseignant au vu de ces documents peut vérifier que vous ne vous êtes pas fourvoyés. Même s’il donne son aval, rappelez qu’il n’a pas consacré autant de temps que vous sur le sujet qu’il ne connaît pas forcément beaucoup mieux que vous et que cela ne l’engage pas pour la suite. La deuxième étape consiste à rédiger le mémoire. C’est en écrivant qu’on se rend compte qu’on a besoin de plus d’informations. Au cours de cette phase d’écriture on approfondit et étoffe la recherche bibliographique et on se concentre sur l’essentiel.
Deux qualités principales sont attendues du document et du probatoire en général. L’esprit de synthèse et la rigueur. Cette dernière demande de revenir plusieurs fois sur ce qu’on a écrit ne serait-ce que pour la présentation et la forme du document (fonte, indentation, clarté du texte, style, etc. mais également et surtout sur la structure du texte : vérifier que toute notion introduite est de sens commun ou a été bien définie au préalable). Ces étapes de réécriture qui demandent beaucoup de temps et de place vous forceront à enlever encore et encore de matière pour vous concentrer sur le primordial (pare manque de temps et de place). Attention tout de même que votre document soit quand même « self-contained » et comporte une description générale courte qui embrasse l’ensemble du domaine. Attention également à ce que votre document ne soit pas trop long. Ne trichez pas avec une fonte petite et un grand nombre de lignes par page.
3) L’écriture de l’Introduction.
Quel que soit le document (probatoire, mémoire CNAM, document professionnel, article de recherche ou de synthèse, l’introduction est une ==synthèse== du document (certains lecteurs ne liront que l’introduction). Elle ne doit surtout pas contenir l’historique mais est articulée en trois parties. La première introduit le sujet, le contexte, les défis. La deuxième partie montre votre contribution. Dans le cas d’un probatoire, le sujet étant toujours vaste, c’est dans cette partie que vous dites sur quoi vous allez vous restreindre et c’est là que vous pouvez citer un certain nombre de points précis que vous ne traiterez pas associés à une référence bibliographique pour le lecteur intéressé.. Enfin une troisième partie introduit le plan de votre document et une synthèse de ce qu’on trouve dans chaque partie. Dans le cas d’un probatoire, cette intro peut très bien tenir en une page.
4) L’Oral?.
Rappelez-vous que vos auditeurs ont déjà lu en détail votre document écrit. Si vous répétez exactement ce que vous avez écrit, leur intérêt va faiblir très rapidement –surtout si le probatoire a lieu en fin de session ! Bien au contraire vous avez le droit de consacrer 30 à 50 % de votre exposé à un élément qu’on ne trouve pas dans le document écrit (expérience industrielle, test d’un logiciel, d’un produit, etc.).
5) Présentation de la Bibliographie
Une référence dans le texte a la forme suivante n où n est un entier ou une chaine alphanumérique (les lettres correspondent aux intiales des auteurs et les chiffres à l’année).
Cette clé est placée après un mot dans le texte et se retrouve en début de référence dans la liste bibliographique.
Chaque référence dans la liste bibliographique finale commence donc par la clé, suivie du prénom et du nom de tous les auteurs, du titre du document et de la source d’information (url d’une page Web précise et non un site, conférence, journal, livre, etc.) et des indications précises sur le nombre de pages, le lieu et la date. Le lieu doit être entendu comme le lieu de la conférence, ou le nom de l’éditeur quand il s’agit d’un livre, des actes d’une conférence, d’un journal, etc.
Exemple :
dans le texte : « l’algorithme de jointure naîf par boucles imbriquées AHV95, section 6.1, page 107 est utilisé… »
Dans la bilbiographie :
..
AHV95 S. Abiteboul, R. Hull, V. Vianu, « Foundations of databases »Addison&Wesley , Readings, Massassuchets, 1995, 685 pages.